Matthieu Martin
A last day in 5 Pointz
2014-2019
Installation, 60 photographs, found document, sculpture, vitrine, paint fragments
Last day in 5 Pointz is a series of artworks by Matthieu Martin that was born in a context of emergency… Everything started in New York in the night of November 19th; 2013 the date of the erasure of one of the most important places for the graffiti scene worldwide. That night a commando unit of a few men, equipped with a hose full of white paint, covered all the graffitis. Ordered by the new owner of the place, this gesture erased in one night thirty years of graffiti history on 20.000 square meters with countless layers of paintings.
Following this event, the artist decided to travel to New York, and decided to steal a few pieces of the wall – painting fragments composed by many stratums of color – as well as documents found on-site, like press articles (The New York Times – November 19th, 2013) and a few pictures lying on the floor. Arranged in four frames of several dimensions, that modest testimony is a memorial of a kind of Mecca for graffiti artists. “It’s for me a way to extend the history of the building. Beyond the graffitis’ erasure there is the loss of the architecture, not only the paintings, but also its frame. A place that could have become, if man had given it the time, a contemporary cave ».
Un dernier jour à 5 pointz est une pièce née dans l’urgence. Celle-ci a pour point de départ une action survenu dans la nuit du 19 novembre 2013 à New-York ; l’effacement de la Mecque du graffiti, 5 pointz, par un commando de plusieurs hommes, équipés de lances à peinture blanche et de nacelles. Commandé par le nouveau propriétaire des lieux, ce geste venait de stopper net 30 ans d’histoire, réparti sur près de 20 000 mètre carrés et peut-être autant de couches de peintures successives.
Suite à cette action, je décidais de partir à New-York, en direction du Queens pour me rendre sur les lieux de ce qui, à 14 ans, me donna l’envie de devenir artiste et que j’eu la chance de visiter en 2010. Le résultat fut brutal et dépassé tous les recouvrements que j’avais pu observer auparavant (cf Cover Up). Ici le geste s’appliquait à l’échelle d’une architecture tout entière, d’un « block » même située entre l’avenue Jackson, Crane et Davis street.
De ce dernier jour passé à 5 Pointz, je décidais de dérober plusieurs morceaux de murs, des fragments de peinture composée de nombreuses strates. Mais aussi des documents trouvés sur place, articles de presses (New-York Times du 19 novembre 2013) et quelques photographies. Réunis dans 4 cadres d’inégales dimensions, ce témoignage pudique est conçu comme un mémorial. Une façon de prolonger l’histoire du bâtiment. Car au delà de l’effacement des graffitis qui est un facteur incontournable de cette pratique, il y a la disparition d’une architecture, non plus de la peinture mais de son support. Un lieu qui, si on lui en avait laissés le temps, aurait peut-être pu devenir une caverne contemporaine.