Les œuvres de Matthieu Martin sont caractérisées par des différences entre le proche et le lointain, l’ouvert et le caché. Ainsi, ses dessins se concentrent sur des détails qui ne peuvent être révélés que dans le contexte de blocs plus vastes, tout comme les couleurs de ses peintures, qui sont arrachées au contexte d’observations réelles pour s’insérer dans ou dans de nouveaux ordres.
Son œuvre est presque disparate au sens propre et vivant du terme : les “Rolling Stones” se déplaçant réellement dans l’espace correspondent étrangement aux surfaces calmes et contemplatives de ses peintures, mais plus encore au mouvement virtuel du déchiffrage de dessins qui veulent d’abord être des signes, mais sans se référer à quoi que ce soit de concret, si ce n’est à la compréhension du spectateur.
Dissimuler, cacher le sens fait partie de la stratégie de l’artiste, qui aime aussi se confronter aux barrières, que ce soit dans la circulation ou lorsqu’il s’agit de regarder des œuvres qui sont protégées au musée contre les dommages, mais en même temps contre une connaissance plus proche. Il est caractéristique de souligner le caractère intrusif de la construction de protection de telle sorte qu’elle devient involontairement une œuvre d’art en soi. Face à cela, la seule chose qui parle symboliquement est ce que nous pouvons exiger de l’art : être libre !