English

Precautionary principle

by Agata Iordan & Elena Iushina

Matthieu Martin, a young French artist, is best known to the Russian audience for his project in Yekaterinburg within the 2nd Ural Industrial Biennial of Contemporary Art. For the Ural, Matthieu has managed to give a new life to the White Tower (architect M. Reisher, 1928–1931) — a monument of constructionism that has lost its beauty under numerous letterings and blurbs. Guests of APERTO gallery will be given an opportunity to see the “Refresh the Revolution” video that shows the moment of restoration of the initial color and designation of the White Tower. In St. Petersburg Matthieu has referred to the building of the Red Banner Textile Factory power station (architect E. Mendelsohn, 1925–1926). Through his usual aesthetics of conceptual gesture, he was aimed to draw attention of the society to the problem of preservation of monuments which belong to the cultural heritage both in space and time. He has also raised questions about the renewal
and redefining processes of the urban space. Besides the records on this project APERTO gallery will present the result of artistic intervention to the life of this legendary building. The conceptual gesture here is the reflection to the topic of an attitude towards cultural artifacts and creation of a situation when they are relocated from the context of an industrial building to the white cube space of the gallery.
Within “The Precautionary principle” exhibition in APERTO gallery the new graphics will be shown where the author addresses the subject of “precautions” in the museum space of Martin Gropius Bau in Berlin. In the environmental ethics there is the concept of the precautionary principle, which is “widely used by states in accordance with their capabilities” in order to protect the environment (from the Rio Declaration on Environment and Development 92 (Principle 15). The question raised by the artist, is about to what extent are states ready to protect their cultural values, how extensively are they ready to use their capabilities to maintain the purity of meanings and ideas embodied
in the monuments of architecture. In ecology, the “lack of full scientific certainty shall not be used as an excuse for postponement of effective measures in terms of cost.” All sorts of excuses and delays regarding the cultural heritage lead to irreversible losses of valuable objects of the “second nature.”

Francais

Principe de précaution

par Agata Iordan & Elena Iushina

Matthieu Martin, jeune artiste français, est surtout connu du public russe pour son projet à Ekaterinburg à l’occasion de la seconde Ural biennale d’art contemporain où Matthieu est parvenu à donner un second souffle à la Tour Blanche (architecte : M. Reisher, 1928–1931) — un monument de la période constructiviste enlaidi par les nombreux tags et panneaux publicitaires. Les visiteurs de la galerie APERTO auront l’opportunité de voir la vidéo “Refresh the Revolution” qui montre le processus de restauration de la couleur initiale, justifiant son appellation de Tour Blanche.

À Saint Petersburg, Matthieu a pris comme référence le bâtiment de la centrale électrique du Red Banner Textile Factory (architecte : E. Mendelsohn, 1925–1926). De par son esthétique classique conceptuelle, il choisit d’attirer l’attention de la société sur le problème de préservation des monuments qui appartiennent à l’héritage culturel tant spatial que temporel. Il pose également la question du renouveau et du processus de redéfinition de l’espace urbain. Outre les enregistrements de ce projet, la galerie APERTO présente le résultat de l’intervention artistique et la renaissance de ce bâtiment légendaire. L’artiste propose ici une réflexion sur l’attitude vis à vis des artéfacts culturels et il créé une situation de déplacement depuis le contexte de bâtiment industriel vers l’espace cubique de la galerie. Avec l’exposition “The Precautionary Principle” à la galerie APERTO qui présente de nouveaux croquis, l’auteur évoque le thème des “précautions” dans l’espace muséal de Martin Gropius Bau à Berlin. L’éthique environnementale évoque le concept des mesures de précaution, “largement appliquées par les États selon leurs capacités” afin de protéger l’environnement (suivant la Déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement de 1992 (Principe 15). L’artiste cherche à savoir jusqu’à quel point les États sont prêts à protéger leurs valeurs culturelles, et jusqu’à quel point ils sont prêts à faire appel à leurs capacités afin de maintenir la pureté des représentations et des idées incarnées par les monuments d’architecture. Dans l’écologie, “l’absence d’une certitude totale sur le plan scientifique ne doit pas servir à retarder la mise en place de mesures effectives en termes de coût.” Toutes sortes de prétextes et de retards dans le domaine de l’héritage culturel conduit à des pertes irréversibles d’objets de valeur de “seconde nature”.